L'origine des races modernes (première partie)
- par PX
[ ORIGINE ] Les chevaux sont de différentes grandeurs et conformations. Les chevaux de trait peuvent atteindre 19 mains, tandis que le plus petit des chevaux miniatures ne fait guère plus de 5, 2 mains. Le Falabella d'Argentine, habituellement considéré comme le plus petit cheval au monde, a la taille d'un chien de race berger allemand. Que s'est-il donc passé pour qu'il y ait de si grands écarts dans les races actuelles de chevaux?
Plusieurs écoles de pensée tentent d'expliquer l'origine d'une si grande variété. L'une des hypothèses est qu'à l'origine, il y aurait eu évolution de différents types de poneys et chevaux sauvages. Ces derniers auraient permis la naissance de si nombreuses différences. Une autre hypothèse impute plutôt cette variété au croisement sélectif d'un seul type de cheval après sa domestication par l'homme. Toutefois, c'est seulement lorsque les spécialistes en génétique auront réussi à reconstituer l'arbre généalogique du cheval que le mystère sera totalement résolu.
Si on ne connaît pas encore avec certitude l'origine des races actuelles, il semble plus facile d'en identifier les raisons pour lesquelles elles se sont développées. Stimulées par un besoin bien précis, les différentes caractéristiques d'un type de cheval sont appelées à évoluer. Par exemple, les chevaux arabes possèdent l'endurance et la rapidité qui leur permettent de parcourir de grandes distances sous le soleil écrasant du pays où la race a vu le jour; les chevaux belges possèdent la force nécessaire pour le dur labeur à la ferme et les poneys conviennent aux enfants, tout en facilitant le travail des ouvriers dans les mines ainsi que dans les endroits au fourrage insuffisant pour de plus gros animaux.
Enfin, entre ces extrémités liées davantage à des besoins essentiels, se trouvent des chevaux qui sont croisés, selon le pays, afin d'obtenir les aptitudes nécessaires pour des activités, sportives ou non, telles que le saut, la course, le transport, le rassemblement de troupeau...
Le croisement sélectif
La performance est un aspect important de l'élevage. Elle vise l'amélioration des résultats d'un cheptel, d'une population, d'une lignée ou d'une race, et pas seulement le résultat exceptionnel d'un individu. Cette sélection est menée depuis les débuts de la domestication. Elle implique des objectifs et des stratégies variés. Les pratiques de sélection peuvent être empiriques, s'appuyer sur des représentations culturelles ou des connaissances issues d'une démarche rigoureuse. Elles peuvent être occasionnelles ou l'objet d'organisations complexes.
Ce n'est qu'à partir du 20e siècle que l'enregistrement pour le contrôle des races commence à gagner en importance. L'une des premières races à être enregistrée est le pur-sang anglais. Le processus permettant de retracer les étalons fondateurs de cette race débute alors en 1791. Les étalons fondateurs du pur-sang anglais sont les pur-sang arabes, amenés depuis le Proche-Orient jusqu'au Royaume-Uni, qu'on croise avec des juments locales. Les Arabes, réputés pour faire saillir uniquement leurs juments de grande valeur par les meilleurs étalons, s'assurent la transmission des pedigrees de chacun par voie orale, au tout début. Ce n'est qu'à partir du 14e siècle que les pedigrees écrits commencent à apparaître.
Certains registres d'étalons ne permettent pas l'enregistrement du cheval dont l'un des parents est de race différente. C'est le cas du cheval Quarter Horse, arabe et pur-sang anglais. D'autres le font sous certaines conditions. Il en est ainsi pour la race Appaloosa, par exemple. D'autres races, comme la plupart des races de chevaux de sport de type Warmblood, nécessitent une évaluation individuelle de chaque cheval en regard de ses propres qualités, mais acceptent aussi les autres races si le cheval rencontre tous les critères requis pour l'approbation ou l'enregistrement. Par ailleurs, quelques registres tiennent compte de la technologie utilisée pour l'élevage et peuvent refuser ou accepter les chevaux issus d'une insémination artificielle ou d'un transfert d'embryon. Cette contrainte est cependant de moins en moins répandue, puisque ces technologies offrent des avantages considérables pour l'élevage.
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