Quand le cheval a peur d'un objet inaccessible

Salut Meryleen,

Comme le cheval a peur de quelque chose qui lui est inaccessible, nul besoin de trouver un moyen pour lui donner accès. Je m'explique: si le cheval a peur d'un nid dans un arbre (peu probable hihi), il est clair qu'on ne peut pas l'amener au nid.

En ce sens, il est important d'amener le cheval à désamorcer sa réaction et à le désensibiliser dans l'angle où la peur survient. Comme il ne peut pas sentir le nid en question, on peut changer son émotion de peur pour une émotion positive avec du renforcement +. Je ne suis pas adepte de r+, mais dans les cas de peur comme celui-ci, où il ne peut pas s'autorassurer, cela fonctionne très bien.

De mon côté, je travaille avec la respiration avec mon cheval. Cela peut sembler étrange, mais cela fait deux ans que je travaille le relâchement avec l'expiration. Quand mon cheval est tendu, je me place bien ancrée au sol, mais le corps relâché, et je fais une profonde expiration. Je la tapote doucement parfois quand elle est vraiment trop omnibuler et elle revient dans 'son corps' puis j'expire et elle expire. Elle se calme super bien comme cela. C'est un code que nous avons et cela a pris énormément de travail! Quand je relâche, elle relâche, ayant appris à me faire confiance. Cela fait peu de temps que c'est bien instauré, après deux ans, mais en général cela fonctionne bien chez les chevaux qui ne sont pas au bord de la crise.

Par expérience, montrer la source de peur plus proche (ex: prendre un autre nid qui a tombé et le montrer au cheval) ne sera pas efficace, car le cheval a très souvent peur de la chose dans son contexte originel. Si ton cheval a peur du drapeau chez ton voisin qui virevolte au vent, un exemple plus plausible, je te suggère donc de travailler le relâchement, peu importe comment. Si le r+ est quelque chose que tu connais, alors je te le suggère fortement! Montrer un drapeau qui virevolte au vent plus proche pourrait diminuer la peur, mais le cheval doit vraiment aussi relâcher dans le contexte du drapeau du voisin pour que la peur soit réellement en voie d'être surpassée.

Bonjour Arvak,

Tout d'abord un gros merci pour ta réponse très intéressante et bien expliquée!

Ta méthode de respiration ne me semble pas étrange, au contraire. J'ai passé par bien des méthodes avec mes chevaux, chanter des chansons, leur raconter ma vie, leur souffler sur les naseaux, j'en suis même venue un jour à faire semblant qu'un entraîneur était à nos côtés et à faire parler l'entraîneur imaginaire, alors ne t'inquiète pas, rien ne peut être plus étrange que cela En fait ce que tu proposes est une solution à ton cheval quand il a peur. Je crois que peu importe la solution, toi c'est la respiration, pour un autre ça peut être de caresser le cheval avec une chambrière (très efficace aussi, ça change les idées), cela a de très fortes chances de marcher.

Une de mes juments, une petite jument demi-sang arabe pourtant très calme et respectueuse, a tendance à avoir beaucoup de difficultés à reprendre son focus quand elle a peur. Tant qu'elle ne peut pas se rassurer (donc aller flairer l'objet de sa peur), elle demeure sur ses gardes. Essayer le R+ dans cette situation pourrait effectivement aider, je vais essayer cela

Super! J'ai hâte de savoir la suite!

Voici des notes de mon cours si ça peut mettre les choses plus en mots pour certains intéressés:

• Désensibilisation systématique (extinction du comportement de peur) (c"est souvent ce que l'on fait avec les chevaux)
-Désapprendre la réponse de peur
construction d’une échelle phobique (voir où le cheval ne réagit pas et où il réagit plus)
exposition graduelle aux stimuli phobiques de l’échelle sans permettre l’évitement afin d’induire l’extinction
(respecter la distance où le cheval commence à manifester des signes d'inquiétude, mais sans plus et
attendre que cette manifestation disparaisse)

• Apprendre et renforcement d’une réponse alternative (contre-conditionnement) (ce que les gens oublient souvent de faire et qui amène vraiment le cheval à changer d'attitude face à la chose en question)
- Apprendre une réponse alternative

Renforcement + avec friandises: quand il manifeste l'inquiétude de l'échelle, renforcer. Contrairement à ce
que plusieurs pensent, on ne peut pas renforcer une émotion. On peut renforcer un comportement. Donc en
donnant la friandise, on induit une émotion positive. Avec le temps, on amène aussi le cheval à renforcer le fait
de nous porter attention (une fois l'émotion positive) et nous faire confiance.

Ma technique de respiration: quand l'inquiétude au début de l'échelle se manifeste, si elle est trop omnibuler je
la ramène à moi avec un code (tapotage doux) puis expiration profonde pour signaler l'absence de danger.
Mon cheval, par imitement, relâche toute tension. C'est une réponse alternative induite par apprentissage
(modelage, c'est à dire imitation, car oui le modelage est possible entre humains-chevaux) et le renforcement
de cette réponse est le calme (grand renforçateur, car très positif pour le cheval qui est nerveux).

l'idée du R+ est très bonne! pour apporter une autre piste de solution :

Parfois ignoré le comportement, le mettre au travail et lui changer les idées, si le cheval n'est pas en état de crise, peut fonctionner. faire un travail qu'il connait qui serait donc rassurant pour lui. au meme titre que la respiration, tu est distrait et stressé, bon bein parfait on va faire des appuyés au trot, ou des pivots ou x chose un peu technique qu'il maitrise bien et qu'il fait habituellement dans un contexte sécurisant.

Merci beaucoup de vos commentaires!

Parfois je me demande aussi s'il y a des moments où il ne serait pas préférable de seulement lâcher prise.

Étant une personne très perfectionniste, je voudrais souvent que mes chevaux se comportent à la perfection. Et ils sont très gentils et respectueux, je l'admets, c'est moi qui cherche souvent des bibittes

Par exemple quand je promène un cheval en laisse et qu'il se met à respirer bruyamment, rouler des yeux, etc, j'ai tendance à essayer de trouver le problème et vouloir à tout prix travailler à remettre le cheval dans un état calme et paisible. (la cause est généralement la météo, temps gris, venteux, très écho, etc). Mais parfois je me dis, il est nerveux, et après? S'il a les yeux grands ouverts, renifle bruyamment, mais ne fais rien (ne dépasse pas, ne trottine pas, ne fait pas d'écart), ne devrais-je pas simplement ignorer et passer mon chemin?

Qu'en pensez-vous? Jusqu'à quelle "limite" acceptez-vous que le cheval soit nerveux sans vous en préoccuper? Faut-il vraiment tenter de calmer le cheval à chaque fois qu'il est le moindrement nerveux, ou si le fait de s'arrêter et de chercher la cause de sa peur ne contribue-t-il pas à montrer au cheval qu'il a raison d'avoir peur?

j'aurais tendance à penser que parfois trop chercher justement montre au cheval qu'il a raison d'avoir peur comme tu dis! moi ma limite cest la sécurité. si le cheval réagit mais qu'il n'est pas un danger pour lui-même ou les autres alors je crois qu'on peut parfois ignorer le comportement! par exemple si cest le temps comme tu dis après un certain temps normalement le cheval devrait s'être calmé sans que tu ai a le désensibilisé de la météo

des fois un petit tour dans le ring a laisser le surplus d'énergie sortir cest suffisant pour que le cheval ne fasse plus de cas du vent qui se lève mais on s'entent qu'ici je parle de chevaux bien élevés comme tes chevaux semble l'être!

Le simple fait qu'on lui montre que nous X situation ne nous fait pas peur est déjà rassurant pour le cheval si cest un petit stress ça devrait être suffisant pour le rassurer si il a confiance en toi.