Par Arvak
Chevaux et Spiritualité
Bonjour!
Il n'est pas rare d'entendre des gens se prononcer sur la façon dont leur cheval les a métamorphosé du tout au tout, en leur permettant une introspection des plus profondes.
Depuis que j'ai ma pouliche, j'ai complètement changé ma vision sur les chevaux et je crois faire partie de ces gens que l'on considère parfois un peu originaux dans leurs propos, leur façon de penser et de faire.
Dans une société où la spiritualité est de plus en plus délaissée, c'est mon cheval qui m'y a raccroché. Je suis cette quête de vérité et de simplicité entre autre de par mon travail avec mon cheval qui m'amène à avoir un regard plus profond sur moi-même, ma façon d'être, mes décisions, mes projets de vie... Prendre conscience de la simplicité et abandonner toute pression sociale et sociétale pour simplement connecter avec ce qui m'environne, prendre conscience qu'on fait partie d'un tout. À chaque jour je me sens grandir un peu plus, car la connexion avec l'animal me rappelle cette connexion que l'Homme avait jadis avec la nature.
Que pensez-vous des chevaux et de la spiritualité? Avez-vous un parcours particulier? Ou partagez-vous un tout autre avis? Êtes-vous intéressés par la spiritualité à travers le contact avec les chevaux? Trouvez-vous les gens qui parlent de ce sujet un peu farfelu?
Bref, j'aimerais avoir vos opinions et expériences !
Par DunDiluted
J'ai toujours trouvé qu'il y avait deux types d'amoureux de chevaux et ces deux types peuvent retrouver une certaine spiritualité, quoi que différente, dans le monde équestre.
Le premier type étant ceux qui aiment le sport et ont une moins grande attache émotionnelle envers les chevaux. On les reconnais facilement car aller voir leur cheval n'est pas ce qu'ils font en premier lorsqu'ils arrivent à l'écurie. Si le cheval ne performe pas à leur goût ou qu'eux-même veulent changer de discipline, ils vendent leur cheval. Aller passer une demi-journée dans l'enclos à juste le regarder, le flatter, le brosser, se coucher dans la balle de foin et relaxer à ses côtés, n'est pas envisageable pour ce type de personne. Ce serait du précieux temps de perdu où ils auraient pu entraîner. Ils aiment les chevaux, ils trouvent que c'est un animal magnifique, athlétique et noble. Mais si je donne un exemple de la façon dont ils voient ça, ce serait le genre de personne que s'ils ont un chien, ce n'est pas leur «bébé», c'est «le chien». Ce type de personne est plus mathématique, plus de type méthodique, plus hémisphère gauche du cerveau. Ils retrouvent cette connexion, cette spiritualité, lorsque leur cheval devient l’extension de leur jambes, qu'ils ne font qu'un en selle, que le cheval répond au moindre petit signal, ou lorsqu'il lui procure de l'adrénaline.
Le deuxième type est ceux qui font partit de l'hémisphère droit. Comme tu fais probablement partit (et moi aussi). C'est le genre de personne qui aiment leur chevaux inconditionnellement, moins rationnellement. Ils ne sont pas autant attirés par les compétitions que le type précèdent. Ils aiment la nature, les randonnées, le travail au sol et s'intéressent plus à la psychologie des chevaux et moins aux techniques très poussées en selle. Ils sont du genre à ne pas vendre leur cheval (si le budget le permet) même s'ils ne peuvent plus le monter, car ce serait comme vendre un morceau de leur âme. Juste être assis de longues heures dans l'enclos à observer leur langage et la dynamique du troupeau ne semble qu'être que des minutes. Ce type de personne est plus émotionnel face au chevaux, la connexion est moins physique, plus psychique. Ce type sera plus porté à faire comme tu as dit, c'est-à-dire, de se remettre en question face à notre personnalité, notre façon d'agir, et d'y apporter des changements pour le mieux et ce, parce le cheval nous l'a fait comprendre à sa façon.
Tu n'es pas farfelu et c'est normal que certaines personnes te considère «originale» dans tes propos. C'est simplement qu'ils sont plutôt cerveau gauche et qu'ils ne perçoivent pas les chevaux de la même façon que toi. Deux cerveau gauche vont bien s'entendre entre eux, deux droit aussi. Mais un gauche et un droit a toujours été plus difficile. Étant cerveau droit, je ressens la spiritualité, cette certaine profondeur dont tu parles. Elle était très présente avant où je ne faisait que de longues randonnées seule en forêt, sur la plage, avec mon cheval, et où je prenais plus de temps seule avec lui dans son enclos. C'était un temps où je pouvais réfléchir et être apaisée et forger nos liens et sa confiance. Et puis, jme suis marié, achetée une maison, starté une entreprise et je me suis intéressée plus à passer mes cavaliers et apprendre des techniques poussées en selle. Je fais du manège, pu de rando, et j'ai pu de temps pour être écrasée dans le foin une avant-midi de temps. Et je sens que j'ai perdu cette espèce de connexion, de spiritualité avec mon cheval. Je brosse, selle, monte, bisou, bye. Comme font le premier type que j'ai décrit. Et là jme dit que faire ça c'est passer à côté de quelque chose de grand et merveilleux, car je l'ai déjà vécu. Mon esprit et ma personnalité était beaucoup plus apaisée avant. Je suis donc depuis quelque temps en processus de faire des changements dans ma vie pour retrouver cet état mental que les chevaux me procuraient et qui faisait tellement de bien.
Par Alie
De mon côté, il y a presque 10 ans j'ai commencé en faisant des cours d'équitation, donc l'objectif c'était ma propre amélioration, les chevaux étant des outils et je n'avais jamais le même ou presque. Peu de temps après, j'ai connu celle qui est devenue ma meilleure amie. Elle avait un tout petit poulain et elle travaillait pour avoir la meilleure relation possible avec lui. Je me suis mise à envier un peu cette relation spéciale avec un cheval en particulier, mais c'était difficile sans avoir le miens et en montant des chevaux d'école.
En courant de l'adolescence, j'ai tranquillement cheminé dans cette direction avec différents chevaux qu'on me laissait monter plus régulièrement, tout en continuant mes cours. Ça a fini par un certain point où je n'étais plus toujours à l'aise avec mes cours, je trouvais qu'on était trop rough avec le cheval (on ne martyrisait pas les chevaux non plus, mais j'étais dans le mood où un cheval ne devrait pas avoir de mors à levier et je voulais monter à cru au licou, vous voyez le genre).
J'ai fini par avoir mon propre cheval (enfin!), il y a 5 ans. Pour bâtir une relation avec elle, j'ai tranquillement baissé mes standards, je prenais moins de cours, j'allais en rando, je travaillais au sol, etc. Je suis même parti de où j'étais en pension pour partir à neuf sans avoir de commentaire sur ma façon de faire. J'ai réussi à avoir cette belle relation que je voulais, j'ai la chance d'avoir une jument adorable avec un bon mental.
Je commençais quand même à trouver qu'en voulant l'épargner, je lui nuisais aussi un peu. Elle a perdu de la souplesse, travaillait la tête haute, prenait du poids. Mais elle était heureuse ! J'avais un peu peur de reprendre des cours, mais je sentais que j'en avais moi-même perdu. Je voulais progresser à nouveau, mais avec cette jument que j'aimais et connaissait par coeur. L'été passé, j'ai repris une session de cours, avec une coach différente qu'à mes débuts. J'ai travaillé fort, je prenais un cours, puis je pratiquais les exercices pendant 1-2-3 semaines, jusqu'à ce que je sois satisfaite de nos progrès, puis je reprenais un autre cours. Ça nous permet de progresser doucement, sans devoir se priver non plus de partir en rando avec quelqu'un si j'en ai envie et de travailler au sol quelques fois entre deux cours. Sinon, à un cours par semaine, ça passe tellement vite que tu dois vraiment travailler juste ça sinon tu arrives au cours au même niveau que la fois d'avant, sans avoir progresser. Quand on travaille la souplesse, ça prend du temps pour voir une amélioration.
Je dis souvent que je ne suis pas tellement une fan d'équitation, ni même des chevaux. Je suis en premier lieu amoureuse de ma jument. C'est elle ma priorité, si j'ai repris des cours c'est pour elle tout d'abord. Quand je sens qu'elle est tannée, on prend ça relax et on se reprend la fois d'après. Mais à force de m'améliorer, j'ai envie de voir jusqu'où on pourrait se rendre. Elle ne pourra pas me suivre très longtemps, mais à 16 ans j'ai espoir d'avoir quelques belles années avec elle encore, et plusieurs plus tranquilles par la suite !
Par Shawleen
Sur le plan personnel .. ce n'est pas les chevaux comme tel qui m'on amener vers le cheminement personnel mais Sunny. En partie a cause de qui elle était mais aussi de par mes objectifs avec elle et le fait d'être MA jument. J'ai "mal" choisi mon cheval, mais ce n'était pas une erreur !
Chacun vie cela a sa facon ... c'est clair que les chevaux nous poussent dans cette direction bien au dela de ce qu'un chien peut faire (et je ne diminue pas l'apport emotionnel qu'un chien apporte !). Les chevaux sont passionnant par leur sensibilité, leur facon de vivre leur émotion, leur detachement face a l'humain (qui n'empeche pas les relations pour autant) ... c'est vraiment de grand maitre spirituel, j'apprend beaucoup sur la vie a travers eux. Le detachement, l'amour inconditionnel, le moment présent, l'ego sans egocentrisme, le respect de soi et de l'autre ...
Sans cette jument je ne serais pas moi, la personne que je suis, aujourdhui ma bonne étoile mais aussi celle avec laquelle je n'aurais jamais pu vivre cette symbiose car nous n'avions pas le même rythme, la même vibration fondamentale ... je devais constamment choisir entre me changer moi ou la dénaturé elle. Je lui ai donc trouver cette personne avec qui elle pourra vivre pleinement sa nature propre. Un jour je trouverai également ce cheval pour moi, un cheval qui vibre a ma tonalité.. mais elle aura toujours sa place dans mon coeur comme celle qui m'aura appris tant sur moi et celle qui aura été le professeur fondamentale de mon adolescence. Merci Sunny , j'espère que ta nouvelle famille est celle dont tu rêvais, comme tu fus un reve pour moi.
Par Arvak
DunDiluted, il n'est pas rare que les gens finissent par perdre leur connexion spirituelle (peu importe de quel type elle est) une fois une famille établie! Tu as dû revoir toutes tes priorités, ce qui n'est pas toujours facile j'imagine. Mais je crois que ça prend beaucoup de courage pour s'avouer avoir perdu quelque chose d'important dans notre vie une fois un nouveau chemin établi! Je t'encourage tellement à retrouver ce bien-être que tu éprouvais auparavant et à continuer le processus dans lequel tu es! Rien ne vaut ce sentiment d'équilibre intérieur et de connexion selon moi. Il est difficile à atteindre et à maintenir, mais c'est tellement sain. Bonne continuité tu vas y arriver!
Alie, je comprends vraiment ton amour pour ta jument spécifiquement! Je ne crois pas que le fait de prendre des cours t'empêche de travailler le côté spirituel avec ton cheval, au contraire. L'important est de trouver ce qui fonctionne pour nous et de vraiment sentir au plus profond de nous-même ce lien que l'on cherche à créer!
Shawleen, oui je suis d'accord pour dire que plusieurs recherchent à faire un retour à la spiritualité. Par contre je trouve que ce n'est pas une majorité et que beaucoup veulent le beurre et l'argent du beurre: travailler comme des fous, faire plein de sous, s'endetter pour suivre le rythme du voisin gonflable ET être spirituel, libre, vivre de simplicité et de gratitude. Je crois qu'il y a comme un choc d'idées et que bien des gens n'arrivent pas à clairement se défaire de la pression sociétale (j'avoue que c'est super difficile) et sont donc coincés entre les deux!
Je suis très d'accord avec toi, les chevaux sont vraiment de grands maîtres spirituels! Si on m'avait dit cela il y a quelques années, j'aurais probablement ris... Mais on apprend tous les jours et ça fait partie de la beauté de la vie. Ta relation avec Sunny m'a beaucoup inspiré et ça témoigne d'une grande force de ta part de l'avoir laissé partir pour qu'elle puisse vivre sa pleine nature!