Souvenir d'une époque épique

- par plume28

Texte par plume28

[ RÉCIT ] Sur le site d'un hippodrome, le soleil se lève sur la ville de Trois-Rivières. Dans la rosée du matin, un cheval trotte d'un pas rythmé sous la supervision de son entraîneur assis sur un sulky. Dans les écuries, les pensionnaires équins à peine réveillés savourent leur déjeuner.

Attentif aux nouveaux arrivants qui descendent des remorques, ils sont les grands témoins de la vie tumultueuse des tournées. Des harnais à la main, les palefreniers s'activent dans les préparatifs de la journée. Alors qu'ils se côtoient régulièrement, des amitiés se créent partageant les confidences de voyageur, les joies de la victoire, les défaites dans les moments plus difficiles et les soucis du quotidien. Dans une atmosphère conviviale, ils se lancent mutuellement un pari sur lequel de leur protégé franchira la ligne d'arrivée sous les applaudissements de la foule.

Les oreilles dressées à l'affût du moindre secret, les chevaux sont fébriles. Ils sont impatients de mettre le nez dehors pour se dégourdir les pattes. Devant la piste d'entraînement, les numéros des compétiteurs sont attribués. Le moindre débris est retiré du sable de la piste, afin d'éviter tout risque de chute. Le commentateur de la soirée s'assure de mettre de l'ordre dans ses papiers. À l'attente du grand départ, le temps est relativement calme.

À la première sonnerie des guichets, des spectateurs petits et grands prennent place dans les estrades. Les sulkys sont installés solidement derrière les athlètes. Les chevaux piaffent d'impatience. Ils se mordillent pour se donner mutuellement confiance, puis se mettent en scène. Les boîtes de départ donnent le signal.

L'action prend alors toute la place. Les deux tours de piste se déroulent dans une cacophonie extraordinaire entre les pas des sabots qui martèlent énergiquement le sol, les légers coups de cravaches et les voix criardes provenant des estrades. De la troupe en mouvement, un cheval se démarque par sa vitesse. La tête haute et fière, il s'élance vers la ligne d'arrivée entraînant son cavalier vers la victoire.

Dans un nuage de brouillard intense, le vent tourne subitement. Sur la piste, il n'y a plus de compétiteur. Il n'y a plus les hennissements fougueux des chevaux, les grandes vedettes du spectacle. Le silence est maître transformant le site en un paysage désert. Dans ma région, l'avenir de ce centre épique semble précaire. Le destin des chevaux de course demeure fragile. Personnellement, je me préoccupe de leur sort.

La vie équestre dans un hippodrome, c'est une histoire de famille pour plusieurs, transmise de génération en génération. C'est aussi un rassemblement pour les passionnés des chevaux, des spectateurs fidèles en quête des plus grands exploits. Le regard vers les étoiles, j'espère ne jamais oublier ces souvenirs du passé.

Note : Si des opinions sont émises dans ce texte, elles ne reflètent pas nécessairement les opinions de poneyxpress.com.

Par chancey

chancey
comment se fait-il qu`un sport, oui un sport, tombe à l`eau de la sorte...des milliers de dollards en bridage, du foin, de la moulée, des soins vétérinaires, de la vente d`équipement, des forgerons, et j`en passe....toutes ces ventes que personne ne retire et les fameuses taxes que le gouvernement n`en retire plus. nos hommes à chevaux, comme on les appellent, on un vide devant eux. un méchant vide. un gros trou pour trois rivières tout comme les autres endroits de course au québec. pourquoi ce ne serait-il pas possible que tout le monde en tire son profit autant que notre fameux gouvernement par ses taxes sur tout ce qui nous touche dans cette industrie. comment faire pour vraiment que ça reparte??? là est la question. après avoir discuté l`an passé avec quelqu`un de bedford très confiant de faire une circuit cette année, pas grand chose a levé. pourquoi??? une implication s`impose??? comment faire??? je crois perso que l`on pourrait avoir de l`aide, ce n`est pas pire que d`aider une montagne ou l`autre ou tel festival au québec...il y a sûrement quelque chose à faire la-dedans. méchante réflexion s`impose...

Par cheyenne89

cheyenne89
Vraiment d'accord avec vous deux....

Par plume28

plume28
Je ne suis pas familière avec l’énergie des courses épiques. Je voulais juste rendre hommage, un peu à ma façon, aux passionnés soucieux du bien-être des chevaux et ceux qui ont fais vivre les écuries de l’hippodrome de Trois-Rivières.

Quand j’ai entrepris l’écriture de ce texte, je regardais des photographies de mon passage sur la piste de cet hippodrome. Ce site équestre est maintenant fermé depuis un peu plus de trois ans. J’avais l’idée de partager cette histoire qui soulève des inquiétudes sur la façon dont les chevaux sont soignés. Si ses écris représentent des aspects trop négatifs, ce n’est pas volontaire. Je voulais simplement échanger des commentaires sur le sujet. Je vous remercie de vos témoignages.

Par andreeanne

andreeanne
maudit ton texte ye beau ton texte saa me touche vraiment.Parce que moi jen nest des chevaux course pis cest tellement un beau sport.

Par plume28

plume28
Je suis effectivement attristée par cette situation. Sur une période de dix ans, j'ai conservée de nombreux articles de journaux qui racontent les préoccupations des gens du milieu équestre. Quelques témoignages touchants de certains hommes à chevaux qui voyaient la fin d'une époque s'éteindre sous leurs yeux.

Par K@te!

K@te!
Wow!!! Très beau texte... touchant! J'ai travaillé comme palefrenière à l’hippodrome de Montréal et je peux te dire que la plupart de mes meilleurs souvenirs équestre y sont rattachés... C'est effectivement un grand drame que la disparition de ces courses... un drame pour les éleveurs, entraîneurs, palefreniers mais surtout un drame pour cette magnifique race qu'est le standerbred...