Le temps d'un texte
- par AudeAbby
[ FAIT VÉCU ] Voilà de ça un an et demi, j'ai écrit ce texte un soir en pensant à ma belle Athéna. Et en le relisant ce matin, je me rends compte à quel point on n'oublie pas son premier cheval. Je le mets ici en souhaitant que ça vous permette de sous souvenir de vos premiers chevaux aussi, soit ces chevaux qui endurent nos erreurs et qui nous amènent à être meilleurs. Et je me souviens d'Athéna et de nos aventures, le temps d'un texte...
Photo fournie par l'auteureZoom
Athéna et moi avons passé 3 ans ensemble, 3 ans et 12 jours pour être exacte. Ce fut les 3 plus belles années de ma vie, de mes 16 ans à mes 19 ans. J'étais encore dans les fleurs de l'adolescence quand j'ai acheté Athéna. Elle m'a sortie de la mauvaise période. Elle m'a sauvée en quelque sorte. Et moi de même. Abandonnée dans son petit champ avec deux poneys et deux juments, elle n'avait pas fière allure quand je l'ai prise. Elle avait ce je-ne-sais-quoi, qui m'a fait l'acheter.
Suite à nos premières semaines ensemble, j'ai trouvé qu'elle me faisait la vie dure, se cabrant, ruant et s'épouvantant à n'en plus finir. Tout cela était assez intense. Puis, plus les mois passaient, plus elle devenait facile. Je l'ai changée d'écurie au total six fois. Chaque fois, elle m'a suivie et n'a jamais hésité avant de se lancer dans des aventures avec moi.
En 2009, il y a eu l'annonce qui a changé beaucoup de choses. Ma belle Athéna n'a pas 12 ans, mais 16. Et elle ne boite pas parce qu'elle a un abcès ou je-ne-sais-quoi, elle souffre d'arthrite. Cette annonce a changé ma perception des choses. Ma jument était devenue vieille à mes yeux, et maintenant elle n'était plus saine non plus. Plusieurs de mes plans sont tombés à l'eau. J'ai alors voulu la vendre, première tentative qui n'a pas fonctionné. Alors j'ai décidé de la garder, mais de réorienter nos objectifs. C'est alors que nous sommes déménagés à Bel-Vi. Là-bas, la randonnée était notre activité principale. Et Athéna s'y adonnait bien. Cependant, c'était une situation empoisonnée. À Bel-Vi, tout le monde pratiquait le gymkhana. Alors j'ai reperdu le goût de la randonnée, et j'ai remis Athéna à vendre.
Chaque fois, je ne comprenais pas ce qui me prenait, mais il y avait quelque chose qui me poussait vers cette décision. Cette deuxième tentative n'a pas plus réussi.
Mon père a alors pris ma belle Athéna en demi-pension, car les moyens me manquaient. Les derniers temps, Athéna avais changé. Elle était devenue calme, sécuritaire. Tout le monde l'aimait. Ce n'était plus simplement la jument à Audrey, c'était Athéna. La jument que tout le monde aime.
Puis, il y a eu ces derniers jours où tout devenait sombre. Je n'éprouvais plus cette envie d'aller à l'écurie comme je l'avais avant. Athéna avais perdu son entrain. Et je sentais que je lui en demandais trop. Je l'ai remise à vendre en juin 2011. Pourquoi? J'avais besoin d'un défi, et elle d'une semi-retraite. Elle approchait les 20 ans. Et moi aussi. J'ai besoin de plus d'action et elle a besoin de prendre ça tranquillement. Après un mois à essayer de la vendre, à hésiter, à renoncer, enlever et remettre les annonces sans cesse, je suis tombée sur une famille parfaite pour la prendre. Une famille qui me laisse aller la voir comme bon me semble, une famille dont je suis très proche. En même temps que j'organisais la vente, je suis tombée amoureuse d'une pouliche. La vie est bien faite.
Le 12 juillet, exactement 3 ans et 12 jours après qu'Athéna et moi ayons commencé cette aventure, j'y ai mis un terme, me disant que ce serait mieux ainsi. J'ai ouvert mon cœur à une pouliche merveilleuse, mais j'ai dû dire adieu à mes si beaux moments avec Athéna. Je l'ai fait monter dans le van, j'ai fermé les portes et je l'ai laissée partir le cœur gros et la tête pleine de bons souvenirs.
Je ne l'oublierai jamais. Athéna, ma merveilleuse complice. Mon amour de jument, ma perle. Elle m'a remplie de joie, d'amour et d'espoirs. Elle est bien où elle est maintenant et je ne regrette pas mon choix. Cependant un premier cheval ça ne s'oublie jamais. Souvent l'envie me prend de me coller dans son épais poil et de lui dire combien je tiens a elle et combien je l'aime, mais elle n'est plus là, près de moi. Je souhaite qu'elle apporte autant de bonheur à sa nouvelle propriétaire qu'elle m'en a apporté.
Note : Si des opinions sont émises dans ce texte, elles ne reflètent pas nécessairement les opinions de poneyxpress.com.
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