Ma première jument
- par kimii_16
[ FAIT VÉCU ] Comme la plupart des gens, je rêvais d'avoir comme premier cheval, un cheval avec lequel je pourrais tout faire ou presque, avec lequel m'amuser et faire des erreurs sans que ça ne le dérange.

Photo par l'auteureZoom
Ma première jument est une haflinger de 12 ans qui n'était pas débourrée et avait un lourd passé. Elle avait fait de l'attelage, mais elle avait eu des accidents comme celui où elle est tombée dans un fossé. Je suis sa sixième propriétaire et les autres n'étaient que des hommes, des hommes d'âge mûr, qui ont appris à dresser des chevaux avec le fouet et la manière forte.
Catou, ma jument, était à mon grand-père. Durant l'été 2013, Catou est allée chez mon oncle car elle ne s'entendait pas avec les deux autres juments de mon grand-père. Elle est arrivée à mon écurie le premier septembre 2013 parce qu'elle avait brisé les clôtures chez mon oncle après un gros orage.
Catou ne savait pas du tout galoper. Les seules fois qu'elle galopait, c'était pour s'enfuir. À l'écurie, nous sommes une vingtaine de pensionnaires. Une journée alors que quelqu'un longeait en même temps que moi et que la personne faisait galoper son cheval, j'ai décidé de faire galoper Catou. Elle a tout de suite compris le principe. Ma jument galopait, mais avec quelques ruades par-ci et par-là. Durant le mois de septembre, je l'ai montée au pas et trot, Je la faisais galoper mais seulement à la longe.
Début octobre, cela faisait une ou deux semaines qu'elle ne ruait plus et se longeait bien. J'ai demandé à une pensionnaire de tenir la longe pour m'aider le temps que je monte ma jument au galop. Un désastre total, elle était un vrai cheval de rodéo. J'ai réussi à la contrôler deux fois mais la troisième fois était de trop. J'ai fait un saut par en arrière et je suis retombée suis mes fesses à vingt centimètres du mur du manège interne. J'ai été très chanceuse.
Les mois ont continué de passer et, deux semaines après ma chute, je recommençais à monter mais seulement au pas et au trot. Durant le congé de Noël et les vendredis pédagogiques, j'ai été travaillé pour la propriétaire d'écurie pour qu'elle m'aide avec Catou. Pour Noël, j'ai reçu une session de dix cours d'équitation, alors je faisais moitié avec ma jument et moitié avec les chevaux d'école. Janvier, février je prenais un cours aux deux semaines avec ma jument et, pendant le reste de la semaine, je m'exerçais à faire ce que mon professeure me montrait. À ma semaine de relâche, j'ai pu galoper pour la première fois.
Durant tout le temps que je travaillais avec Catou, je la désensibilisais à tout ce que je pouvais trouver. J'adorais voir que plus on avançait ensemble et plus elle me faisait confiance. Catou vivait dehors 24h/24h. De janvier à juin, j'ai rentré trois fois ma jument à l'intérieur, car elle boitait. Les deux premières fois après une semaine, elle allait bien. La troisième fois, je me suis fatiguée car, les deux premières fois, j'ai tout essayé pour trouver pourquoi elle boitait. En juin, quand elle est rentrée après un mois, le vétérinaire venait, alors j'ai fait passer les tests. Les radiographies ont révélé un kyste sur l'os naviculaire de son antérieur gauche. La vétérinaire m'a donné des solutions à essayer. Depuis juillet, j'ai essayé les solutions : les fers barrés ont marché pendant deux semaines mais, depuis un mois, plus rien ne marche. J'ai essayé cinq solutions et, là, je ne sais plus quoi faire. Je suis forcée à la vendre, car je n'ai plus d'argent pour essayer d'autres solutions. Le plus dur est tout le travail que j'ai investi et, aujourd'hui, je ne peux même pas montrer l'évolution qu'elle a faite.
Je suis très contente d'avoir eu cette jument plutôt qu'un cheval qui sait déjà tout faire. Cette jument ne faisait pas confiance aux humains et, lorsqu'elle m'a montré toute la confiance qu'elle avait en moi et tout l'amour, c'a été magique de voir ses yeux. Eh oui, je peux dire que ma première jument m'a tout appris, elle m'a plus appris que je lui ai appris. C'est avec regret que je vais devoir la vendre. Même si parfois j'étais découragée, j'ai toujours été fière quand elle montrait de bons résultats. Je l'ai sauvé de l'abattoir et j'en suis fière, car elle m'a appris beaucoup. Peu importe ce qui va se passer dans le futur, je ne l'oublierais jamais.
Note : Si des opinions sont émises dans ce texte, elles ne reflètent pas nécessairement les opinions de poneyxpress.com.
Par Chica1971
Par kimii_16