Mon passé
- par cabria
[ FAIT VÉCU ] Beaucoup de monde ressentent ce sentiment avant un concours, ce stress passager qui nous mord chaque minute, chaque seconde, et qui est insupportable... Avec toi je suis partie en van, j'ai fait cette route, je suis arrivée, tu es descendu du van, je t'ai brossé et sellé, puis partie pour l'échauffement : au pas, au trop ou au galop, tout le monde avaient les yeux rivés sur ta robe, tes yeux, ton corps, et moi. Puis mon numéro s'est fait entendre, et je suis partie, j'ai perçu la sonnerie de départ et j'ai démarré. Un, deux, trois, au-dessus de chaque obstacle nous volions et nous touchions le ciel, tout le monde y croyait : la jeune cavalière remporte avec son jeune hongre le parcours. Eh oui, tout le monde y croyait. D'obstacle en obstacle, la tension augmentait et se faisait sentir par tous, puis se fut le dernier, et je n'oublierai jamais, je n'oublierai jamais ces foulées, ce saut qui s'est arrêté en plein élan, et cette chute, notre chute...
Le 17 décembre 2004 fut le jour le plus noir de toute mon existence, parce que j'ai su combien cela fait mal, un cœur qui se déchire en deux, et une vie qui n'a plus un seul sens... parce qu'après deux semaines de comas, je me suis réveillée et je suis partie pour te rejoindre et tout ce que j'ai trouvé fut un box vide, tu n'étais pas dans ton pré ni dans le paddock... En fait, tu n'étais plus là, tu étais décédé à cause de cet obstacle.
Plus jamais il ne fallait me parler de chevaux, plus jamais je ne voulais les toucher et, surtout, plus jamais les voir... Une année est passée, j'avais un boulot, dont le parton était propriétaire de chevaux. Un jour, il m'a demandé d'aller dans l'écurie et nettoyer, puis je l'ai rencontrée, elle était libre comme le vent, sa robe brillait comme le soleil, ses allures étaient magnifiques avec ses sabots qui frappaient ce désert sans fin. Elle était complètement sauvage, et détestait les contacts humains. Elle avait peur et fuyait, alors je l'ai nourrie. Petit à petit, je l'ai approchée, et je l'ai caressée. En fait, mon amour pour les chevaux revenait peu à peu sans que je ne m'en rende compte...
Un matin, mon patron m'a mise sur cette jument. « Pourquoi? », ai-je demandé. Il m'a répondu : « Pour voir ce qu'elle a dans le ventre. » et je suis partie au galop, dans les bois, dans les champs, sur des plaines. J'avais l'impression de voler tellement j'allais vite, puis ce fut la fin. Je suis revenue au centre et il m'a annoncé qu'il la vendait. Ce fut la fin du monde pour moi! Pas encore! Je ne voulais pas la laisser partir! J'ai supplié mon père de la prendre pour qu'elle soit auprès de moi et qu'elle trouve un propriétaire qui lui allait! Un jour mon patron est arrivé près de moi et m'a dit : « Elle est à toi! »
En fait, ce n'est pas Cabria qui avait besoin de moi, mais c'était moi qui avait besoin d'elle...
En mémoire de Jour de Chance, décédé le 3 décembre 2004, des suites d'une fracture de l'antérieur gauche.
Note : Si des opinions sont émises dans ce texte, elles ne reflètent pas nécessairement les opinions de poneyxpress.com.
Par Bourask
C'est trop touchant! Je te comprend de t'avoir éloigner des chevaux tant de temps, mais maintenant une nouvelle vie commence
Je te souhaite bonne chance avec Cabria!!
Par DreamPower
Bravo pour ta nouvelle jument.
Par K@te!
Par Ninilili
Par nannygirl
Beau texte ! toute mon amitié
Par MéEliI